Responsable de 0,5% à 1,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le secteur fait face à des défis multiples : gestion des déchets, menaces sur la biodiversité et pollution des eaux. Cependant, face à ces enjeux cruciaux, l’industrie ne reste pas inactive. Des solutions innovantes émergent et des initiatives collectives se mettent en place, toutes ayant pour objectif commun de « sauver la peau de la planète ».
C’est dans ce contexte que l’industrie cosmétique française, consciente de son impact et de sa responsabilité, s’engage dans une démarche collective et ambitieuse pour réduire son empreinte écologique. Sous l’égide de la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA), le secteur passe des promesses aux actes concrets, démontrant qu’une transition efficace vers la durabilité est non seulement possible, mais déjà en marche.
Le Plastic Act : une initiative pionnière
En 2021, l’industrie cosmétique a lancé le Plastic Act, devenant ainsi le premier secteur à se doter d’une feuille de route pour réduire sa consommation de plastique. Cette initiative s’articule autour des « 4R » :
– Réduire de 15% le volume de plastique pour les emballages d’ici 2025
– Réemployer 20% des emballages
– Réincorporer 10 à 15% de plastique recyclé
– Recycler 100% des emballages
Après trois ans de mise en œuvre, les résultats sont encourageants : 90% des entreprises participantes ont commencé à travailler sur la réincorporation de plastique recyclé, et 87,5% sur la réduction de son usage.
Pulp in Action : la R&D collaborative pour remplacer le plastique
Face aux défis persistants du réemploi et de la substitution du plastique, 14 acteurs majeurs du secteur ont formé le consortium Pulp in Action en 2021. Cette initiative vise à développer un substitut au plastique à base de cellulose, plus respectueux de l’environnement tout en préservant les propriétés essentielles des emballages cosmétiques.
Cette collaboration permet de mutualiser les ressources et d’accélérer la recherche de solutions innovantes. Bien que le processus soit long, l’industrie espère voir émerger une solution commercialisable dès 2025.
Pharma Recharge : vers le réemploi en pharmacie
Le consortium Pharma Recharge, regroupant huit laboratoires, travaille sur le déploiement de machines à vrac multimarques dans les pharmacies. Cette initiative répond à l’objectif de réemploi du Plastic Act, considéré comme le plus difficile à atteindre. Actuellement en phase de test dans six officines, ce projet illustre la capacité des marques concurrentes à collaborer pour le bien de l’environnement.
La décarbonation : le nouveau défi collectif
En 2023, la FEBEA a lancé un nouveau consortium axé sur la décarbonation. Animé par le cabinet Carbone 4, ce groupe de travail a identifié cinq leviers d’actions mutualisables :
– Créer un langage commun avec les fournisseurs
– Décarboner les ingrédients communs à fort impact
– Réduire l’empreinte carbone des emballages
– Optimiser le transport
– Repenser les campagnes marketing
Cette approche collective permet aux entreprises de s’attaquer efficacement au scope 3 de leurs émissions, qui représente souvent la majeure partie de leur bilan carbone.
L’industrie cosmétique française montre l’exemple en matière de collaboration sectorielle pour la transition écologique. En unissant leurs forces, les entreprises de la beauté parviennent à surmonter des obstacles communs et à accélérer leur transformation. Cette démarche collective, qui va au-delà de la simple concurrence, pourrait inspirer d’autres secteurs dans leur quête de durabilité.
Alors que les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux, ces initiatives démontrent l’engagement concret de l’industrie cosmétique pour « sauver la peau de la planète« , tout en préservant la qualité et l’innovation qui font sa réputation.
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